Île de Saï

L’île de Saï est à l’image de la Nubie tout entière, partagée entre l’histoire de l’Égypte et celle des royaumes kouchites du Soudan ancien. Premier chantier de fouille à avoir inauguré la coopération archéologique Franco-Soudanaise en 1954, elle est connue pour son incroyable diversité de vestiges archéologiques concentrés sur un petit territoire.

Située au sud du Batn el-Haggar (« ventre de pierre »), une région rocheuse où la navigation sur le Nil est rendue difficile, son territoire naturellement protégé par le fleuve a souvent joué un rôle stratégique et militaire dans l’histoire de la Nubie, comme le rappellent les vestiges d’une ville fortifiée égyptienne datant du Nouvel Empire et les restes encore saillants d’une forteresse ottomane.

Ayant toujours accueilli des programmes de recherche très diversifiés, la mission se concentre aujourd’hui sur l’établissement d’une carte archéologique devant faciliter la gestion de son patrimoine fortement menacé, la fouille et la publications des nécropoles kouchites partiellement sondées par le passé, ainsi que le dégagement et l’étude de la ville égyptienne.

Ces travaux permettent de mieux comprendre comment son espace a évolué au fil des époques, entre des périodes de grand rayonnement et la concurrence de nouveaux centres régionaux. Occupée de façon continue depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, elle offre un contexte unique au Soudan pour suivre l’histoire et l’évolution des populations nubiennes au travers de ses différentes phases culturelles.

Depuis 2019, la mission archéologique de l’île de Saï a rejoint l’UMR 8167 – Orient & Méditerranée (CNRS – Sorbonne Université). Elle bénéficie du soutien de la Commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères.